Le 2 juin, à l’occasion de la journée mondiale des troubles des conduites alimentaires (TCA), il est essentiel de braquer les projecteurs sur un milieu souvent oublié : le sport. Longtemps perçu comme un gage de santé, d’équilibre et de discipline, il peut pourtant devenir un environnement à risque pour le développement de TCA.
Dans certaines disciplines, notamment celles à catégories de poids comme le judo, la lutte ou l’aviron, le chiffre affiché sur la balance peut conditionner l’accès à la compétition. Pour “faire le poids”, nombreux·ses athlètes adoptent des stratégies extrêmes : jeûne prolongé, déshydratation volontaire, laxatifs… Ces pratiques, banalisées, peuvent rapidement glisser vers des troubles alimentaires graves, surtout chez les plus jeunes.
Au-delà de ces méthodes, c’est toute une culture du sport qui pose problème : pesées collectives, remarques sur le physique, pression à la maigreur... Ces violences psychologiques sont souvent justifiées par la quête de performance, mais elles causent anxiété, perte d’estime de soi et isolement.
Les conséquences sont réelles : troubles hormonaux, fractures de fatigue, fatigue chronique, mais aussi dépression, pensées suicidaires… Chez les femmes, le syndrome RED-S illustre ces dérèglements dus à un déséquilibre énergétique prolongé. Et pourtant, le sujet reste tabou dans de nombreux clubs et fédérations.
Face à cela, il est urgent de former les encadrant·es, de supprimer les pratiques humiliantes et de replacer la santé – physique et mentale – au cœur de la performance. Car le sport ne doit pas abîmer. Il doit élever.
Si tu souffres dans ton rapport au corps ou à l’alimentation, sache que tu n’es pas seul·e. Des ressources existent : Enfine, Anorexie Boulimie Info, psychologues du sport. Ose en parler. Ta santé vaut plus que n’importe quelle médaille.





