Vice-champion olympique du 1500m en 1960, à Rome, double champion d’Europe et multiple recordman du monde, d’Europe et de France, Michel Jazy, disparu il y a peu, a marqué de son empreinte le demi-fond mondial et demeurera à jamais parmi les légendes du sport français.

C’est un grand nom de l’athlétisme français qui s’est éteint jeudi 1er février 2024. Michel Jazy, légende du sport tricolore, est mort à l’âge de 87 ans. Coureur de fond et de demi-fond, il fut double champion d’Europe du 1 500m en 1962 et du 5 000m en 1966. Vice-champion olympique sur le 1 500m à Rome 1960, il avait aussi battu quatre records du monde le temps d’un été, en 1965.

Argenté à Rome et adulé ensuite

Le spécialiste du demi-fond et du fond s’était fait une place dans la légende de l’athlétisme français à coup de records du monde, sept au total dans sa carrière.

À une époque où les Championnats du monde n’existaient pas, seul le titre olympique manque à son palmarès. Le champion d’Europe du 1 500 m en 1962 et du 5 000 m en 1966 a pourtant participé aux JO à trois reprises : Melbourne 1956, Rome 1960 et Tokyo 1964.

Lors de sa deuxième participation, il a décroché la médaille d’argent sur 1 500 m à l’issue d’une incroyable finale.

Son compatriote Michel Bernard avait longtemps fait la course en tête avant qu’Herbert Elliott ne fasse son effort pour être sacré en améliorant son propre record du monde. En embuscade, Michel Jazy avait passé István Rózsavölgyi dans la dernière ligne droite pour prendre la deuxième place.

Son temps de 3 min 38 s 4 lui permettait de retrancher plus de 4 secondes au précédent record de France et d’être le premier médaillé français sur la distance depuis Amsterdam 1928. Un véritable exploit qui lui a valu une place au panthéon du sport français. Et sa carrière était encore loin d’être finie.

Quatre ans plus tard, il ne lui a manqué qu’une dizaine de mètres pour devenir champion olympique du 5 000 m. L’athlète originaire du Pas-de-Calais a attaqué dans le dernier tour de la finale et a pris de l’avance avant d’avoir les jambes coupées dans les 100 derniers mètres. Après une terrible dernière ligne droite, Michel Jazy avait dû se contenter de la quatrième place. 

Cette désillusion ne l’a pas empêché de battre quatre records du monde l’été suivant, dont celui du mile, et d’être un athlète à part dans l’histoire du sport tricolore. 

Dans la victoire comme dans la défaite, ses performances ont fait sa légende.

En 1965, le coureur du CA Montreuil avait fait tomber plusieurs records du monde. Et en 1966, il est allé chercher un nouveau titre au championnat d’Europe de Budapest, sur le 5000 m cette fois-ci. Tout en s’offrant aussi l’argent sur 1500 m pour sa dernière compétition sur la scène internationale. Également trois fois champions de France de cross, Michel Jazy a finalement choisi de tirer sa révérence cette année là, deux ans avant les Jeux de 1968, où il ne se voyait pas briller pour essayer d’aller récupérer cette médaille d’or olympique qui manque à son formidable tableau de chasse.

Il avait alors quitté la piste auréolé du plus beau des palmarès du sport français. Et en laissant une trace indélébile sur l’athlétisme tricolore, qui se retrouve orphelin à quelques mois des Jeux.

📷 Gerry Cranham/OFFSIDE/PRESSE SPORTS

Source : eurosport.fr / olympics.com