Sept heures, c’est le temps moyen que les Français passent assis chaque jour. Que ce soit devant un écran d’ordinateur ou de télévision, ou non, ces périodes prolongées de sédentarité ont des effets délétères sur la santé. À quelle fréquence, pendant combien de temps et avec quelle intensité faut-il rompre la position assise pour en limiter ces effets ? Dans une nouvelle expertise, l’Anses émet des recommandations pour les adultes et les enfants. Elle appelle à favoriser des ruptures régulières de la position assise, que ce soit en milieu professionnel ou scolaire.

De réels bénéfices pour la santé

Les effets sanitaires des temps prolongés de sédentarité sont désormais bien documentés. Ils augmentent le risque de développer certaines maladies chroniques telles que le diabète de type 2, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, certaines pathologies respiratoires ou ostéoarticulaires, ainsi que certains cancers. 

Dans son expertise de 2022, l’Agence avait mis en évidence la situation préoccupante en France : une grande partie de la population, en particulier les jeunes, est à la fois insuffisamment active et trop sédentaire.

Plus de 37 % des adultes passent plus de 8 heures par jour en position assise. 

Afin de tenir compte des dernières connaissances scientifiques, l’Agence a mené une nouvelle expertise pour actualiser les recommandations sur la rupture de sédentarité émises de son premier avis sur l’activité physique et la sédentarité, publié en 2016.

Des effets métaboliques et cognitifs démontrés

L’Anses a réalisé une revue systématique des études portant sur les bénéfices pour la santé de différentes activités de rupture de sédentarité comme se lever, marcher, monter des escaliers, etc. 

Les résultats montrent que marcher 5 minutes toutes les 30 minutes à intensité faible à modérée, améliore les paramètres métaboliques, comme la glycémie ou l’insulinémie. Pour les enfants, les données suggèrent que rompre la sédentarité par une activité plus intense pendant 3 minutes toutes les 30 minutes serait encore plus bénéfique. 

Interrompre la position assise aurait aussi un effet positif sur les fonctions cognitives. Quelle que soit la vitesse de marche, les études montrent une amélioration de l’attention, du temps de réaction, de l’humeur et une diminution de la sensation de fatigue.

« Ces effets bénéfiques sont observés lorsque la position assise est rompue régulièrement et dans l’idéal toutes les 30 minutes », explique Perrine Nadaud, adjointe au chef de l’unité en charge des questions liées à l’activité physique. 

Rendre nos modes de vies plus actifs

L’Anses recommande de favoriser la mise en place de ruptures régulières de sédentarité dans tous les environnements (professionnel, éducatif, etc.) en variant les opportunités afin de favoriser l’adhésion à ces pratiques et leur intégration dans les habitudes quotidiennes : préférer les escaliers à l’ascenseur, discuter en marchant plutôt qu’en restant statique…etc. Elle associe cette recommandation au rappel que les meilleurs effets sont obtenus autour de 30 minutes et s’atténuent au-delà, en particulier si on dépasse 1 heure.

En complément, l’Agence rappelle l’importance d’avoir une vie physiquement active au quotidien : se déplacer à pied ou à vélo, prendre les escaliers, être actif à son domicile (ménage, jardinage, bricolage), etc. Au-delà, la pratique sportive permet d’agir de façon plus ludique pour sa santé.

« Aujourd’hui, la prévention en santé publique passe par une nouvelle organisation de nos modes de vie. L’Agence plaide depuis plusieurs années pour la création d’environnements favorables à un mode de vie actif, que ce soit par l’organisation du temps ou de l’espace, à l’école ou au travail. » Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’alimentation, de la santé animale et végétale.