L’OMS a choisi le 24 octobre comme étant la journée annuelle mondiale pour la lutte contre la poliomyélite.
La poliomyélite (ou polio) est une maladie infectieuse virale aiguë causée par le poliovirus, un virus appartenant au genre Enterovirus. Il s’attaque au système nerveux central ce qui peut entraîner une paralysie irréversible. Le virus attaque préférentiellement les motoneurones (cellules nerveuses qui commandent les muscles), principalement dans la moelle épinière.
La transmission se fait par voie fécale-orale, eau ou aliments contaminés, ou parfois par gouttelettes respiratoires. Dans la majorité des cas (90 à 95 %) l’infection est asymptomatique, dans les formes légères, le patient est atteint de fièvre, maux de tête, fatigue, douleurs musculaires et troubles digestifs, dans les formes les plus graves de paralysie flasque, pouvant toucher notamment les muscles respiratoires et entraîner la mort.
Grâce aux campagnes massives de vaccination, la poliomyélite a été éradiquée dans la plupart des régions du monde, mais quelques pays connaissent encore des cas sporadiques.
Actuellement, la poliomyélite touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible. 5 à 10 % des personnes atteintes de poliomyélite paralytique décèdent des suites d’une paralysie des muscles respiratoires. Le nombre de cas dus au poliovirus sauvage a diminué de 99 % depuis 1988. On dénombrait à cette époque environ 350 000 cas, enregistrés dans plus de 125 pays, en 2022 on ne dénombrait plus que 2 pays endémiques. Dans la plupart des pays, les efforts mondiaux ont permis de renforcer les capacités de lutte grâce à des systèmes efficaces de surveillance et de vaccination.
En début d’année 2025, santepubliquefrance.fr signalait la détection de poliovirus dans les eaux usées de zones urbaines à forte densité de population, notamment en Pologne, Espagne, Allemagne, Finlande et Royaume-Uni. Bien qu’aucun cas de n’ait été rapporté dans ces pays, ces détections marquent une situation inhabituelle et préoccupante. Une couverture vaccinale élevée doit être maintenue pour obtenir l’éradication de la maladie.
La prise en charge post-infection de la poliomyélite dépend du stade et des séquelles laissées par la maladie. Il n’existe pas de traitement curatif permettant d’éliminer le virus une fois l’infection installée, mais on peut limiter les complications et améliorer la qualité de vie du patient.
L’activité physique adaptée chez les patients :
La poliomyélite est une maladie virale qui peut entraîner des paralysies musculaires permanentes. Bien qu’aucun traitement curatif ne permette de réparer les lésions nerveuses, la rééducation et l’activité physique adaptée (APA) occupent une place centrale aussi bien dans la phase de rééducation que dans la prévention du syndrome post-poliomyélitique.
L’objectif de l’APA est d’améliorer la mobilité, de préserver l’autonomie et de prévenir les complications liées à l’inactivité ou aux déformations orthopédiques.
🎯L’activité physique adaptée vise plusieurs buts essentiels :
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- Maintenir la mobilité articulaire et prévenir les raideurs ou contractures.
- Renforcer les muscles non paralysés sans surcharger ceux qui sont affaiblis.
- Prévenir les déformations orthopédiques dues aux déséquilibres musculaires.
- Favoriser l’autonomie fonctionnelle dans les gestes de la vie quotidienne.
- Améliorer la qualité de vie grâce à une meilleure forme physique et psychologique.
⚙️ La prescription d’une activité physique adaptée repose sur plusieurs principes de base :
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- Progressivité : commencer par des séances courtes et de faible intensité, avec une augmentation graduelle.
- Individualisation : le programme doit être conçu selon les capacités musculaires et respiratoires de chaque patient.
- Récupération suffisante : éviter la fatigue excessive, car le surmenage musculaire peut aggraver les séquelles.
- Surveillance : arrêter toute activité en cas de douleur, essoufflement ou sensation d’épuisement.
- Encadrement : l’accompagnement par un kinésithérapeute, un médecin de rééducation ou un enseignant en APA est fortement recommandé.
💪 Activités physiques recommandées
Plusieurs types d’exercices peuvent être bénéfiques s’ils sont adaptés au niveau de chaque patient.
🔹Activités d’entretien général
La marche douce, le vélo d’appartement à faible résistance, la natation et l’aqua-gym permettent d’améliorer l’endurance, la coordination et la circulation, tout en ménageant les articulations.
🔹 Renforcement musculaire léger
Des exercices isométriques (contractions sans mouvement) ou isotoniques doux (mouvements avec faible résistance) sont indiqués pour entretenir la force musculaire. L’usage d’élastiques légers ou de petits poids est possible, avec un nombre limité de répétitions et des temps de repos prolongés.
🔹 Étirements et assouplissements
Les étirements quotidiens, passifs ou actifs, préviennent les rétractions et maintiennent la souplesse. Un travail postural aide également à prévenir les déformations comme la scoliose ou les déséquilibres musculaires.
🔹 Activités de relaxation et de respiration
Des disciplines telles que le yoga doux, le tai-chi ou des exercices respiratoires favorisent la détente musculaire, la concentration et la posture.
⛔ Pratiques à proscrire
Certaines pratiques tels les sports de contact ou à risque de chute, les exercices intenses ou de résistance élevée, les activités provoquant douleur ou épuisement musculaire sont totalement déconseillées afin d’éviter les blessures ou la fatigue excessive.
🩺 Suivi et encadrement
Avant toute reprise d’activité, un bilan fonctionnel complet doit être réalisé par un des professionnel de santé : évaluation de la force musculaire, de la mobilité articulaire et de la capacité respiratoire. Le programme d’APA doit être réévalué régulièrement pour ajuster l’intensité et prévenir les complications.
Un suivi médical est essentiel, notamment pour dépister un éventuel syndrome post-poliomyélitique, qui peut apparaître des années après l’infection.
L’activité physique adaptée est un pilier fondamental de la rééducation des patients atteints de poliomyélite. Pratiquée de manière progressive, individualisée et encadrée, elle permet d’améliorer la condition physique, de préserver l’autonomie et de favoriser le bien-être global du patient.