Chaque 28 mai, la journée internationale d’action pour la santé des femmes nous rappelle que la santé n’est pas uniquement une question de biologie, mais aussi de justice, d’écoute et d’environnement. Initiée en 1987, cette journée vise à dénoncer les inégalités persistantes dans l’accès aux soins, la prise en charge des maladies spécifiques aux femmes, et l’impact encore sous-estimé des violences sur leur santé physique et mentale.
Les chiffres sont alarmants : 67 % des femmes victimes de violences physiques et/ou sexuelles subissent des faits répétés. Ces violences ont des conséquences profondes sur la santé – anxiété, stress post-traumatique, douleurs chroniques, troubles du sommeil, dépression… Elles altèrent également la confiance dans les parcours de soin, la capacité à pratiquer une activité physique, et plus globalement, la possibilité de se sentir bien dans son corps. La santé des femmes ne peut donc pas être pensée indépendamment des violences qu’elles subissent.
Dans ce contexte, le sport peut jouer un rôle décisif. Activité physique et mentale, il aide à se réapproprier son corps, à se reconnecter à soi, à renforcer l’estime de soi et à retrouver une sensation de contrôle. Des programmes comme « Femmes et sport : vers un nouveau départ », soutenus par la Fondation de France, proposent à des femmes victimes de violences, en situation d’isolement ou de précarité, des parcours de pratique sportive adaptés. Boxe, yoga, marche, fitness… Ces activités, encadrées dans un cadre bienveillant, deviennent un levier de soin et de résilience.
Mais pour que cette reconstruction soit possible, encore faut-il que les femmes puissent accéder au sport. Or, les freins sont nombreux : charge mentale, peur du regard, manque de temps, absence de lieux adaptés ou sécurisés. À cela s’ajoutent des moments de vie peu pris en compte : règles, maternité, post-partum, ménopause. Trop souvent, les espaces sportifs sont encore pensés pour un modèle masculin standardisé. Il est donc urgent de former les encadrant·es, d’adapter les structures et de rendre visibles ces réalités pour garantir un sport accessible et inclusif.







Enfin, cette journée du 28 mai est aussi l’occasion de rappeler les ressources disponibles : le 3919, numéro national d’écoute pour les femmes victimes de violences, la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr pour s’informer et signaler des faits, ou encore les réseaux associatifs comme France Victimes. En parallèle, de nombreuses initiatives locales combinent sport, soin et accompagnement des femmes dans une logique globale de reconstruction.