Si le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP) ont des liens très étroits ils demeurent deux entités distinctes et leurs logos diffèrent.

Les « agitos », ces virgules de trois couleurs différentes, sont le logo des jeux paralympiques.

Dénommés agitos, qui signifient « je bouge » en latin, pour coller à la devise des jeux paralympiques « Esprit en mouvement », ces formes ont évolué avec le temps.

Les emblèmes paralympiques, que ce soient des Jeux d’été ou des Jeux d’hiver, sont différents des emblèmes olympiques et utilisent généralement une adaptation de ceux-ci.

Pour Paris 2024, les emblèmes olympique et paralympique sont identiques à l’exception du symbole associé : anneaux olympiques pour le premier et Agitos pour le second.

Du latin « agito » qui veut dire « je bouge », les agitos représentent le mouvement. Certains les décrivent comme des virgules, d’autres des vagues ou encore… des croissants. Au-delà de leur forme, ils se distinguent, par leur nombre et leur couleur, de leurs équivalents olympiques. Ils ne sont pas cinq, comme les anneaux, mais trois et sont rouge, bleu et vert. Nullement choisies au hasard, ces couleurs sont celles que l’on retrouve le plus souvent sur les drapeaux des pays du monde.

Mais ces agitos n’ont pas toujours ressemblé à cela. Contrairement aux anneaux olympiques, qui ont été créés en 1913 et qui n’ont depuis jamais été modifiés, les agitos sont le fruit d’une histoire plus mouvementée

Une naissance 28 ans après le début des paralympiques 

Aux balbutiements de l’histoire paralympique, cette compétition sportive n’avait pas vraiment de symbole officiel. Lors des premiers Jeux paralympiques de l’histoire, organisés à Rome, en 1960, un premier logo apparaît : trois roues de fauteuil entrelacées. On les retrouve pour Tokyo, en 1964, puis Tel-Aviv, en 1968, puis elles disparaissent et chaque édition réinvente un logo.

Il faudra attendre 1988 pour voir à nouveau un symbole s’imposer. La compétition se déroule alors à Séoul, en Corée du Sud, et le drapeau national de ce pays asiatique inspire les graphistes : les anneaux olympiques sont troqués contre des motifs traditionnels coréens, les tae-geuks, que l’on retrouve sur le drapeau coréen. Mais au vu de la trop grande similarité avec les anneaux, ils seront ensuite réduits, de cinq à trois.

Le logo associé aux premiers Jeux paralympiques de l’histoire à Rome, en 1960.

Ce sont les Jeux d’hiver de 1994, à Lillehammer en Norvège, qui auront vu pour la dernière fois cette configuration à cinq tae-geuks.

A partir de 1994, donc, exit le jaune et le noir. Les tae-geuks vert, rouge et bleu sont accompagnés de la devise « l’esprit, le corps et l’âme ». Mais ils ne sont pas encore systématiquement associés à l’identité graphique des Jeux d’été : ils n’apparaissent pas pour Barcelone, en 1992, ni pour Atlanta, en 1996.

L’évolution des logos des Jeux paralympiques, depuis les cinq « Taegeuks » de Séoul, devenus trois, puis redessinés et rebaptisés agitos à partir de Pékin 2008. (COMITES D’ORGANISATION / ICP)

C’est en 2004, lors de la cérémonie de clôture des Jeux d’Athènes, que les actuels agitos sont révélés au grand public pour remplacer les tae-geuks. Les trois couleurs – rouge, bleu, vert – sont désormais associées à la nouvelle devise du Comité international paralympique (CIP), « l’esprit en mouvement ». Plus fin, plus élancé, plus moderne, le symbole des paralympiques n’a depuis connu que très peu de modifications. Il est légèrement rafraîchi en 2019 : les trois motifs sont strictement identiques et repositionnés pour accentuer l’impression de rotation. Selon le CIP, ils symbolisent « les athlètes du monde entier se rassemblant vers un point central : les Jeux Paralympiques ».

L’évolution du logo du comité international paralympique, des « Taegeuks » aux actuels agitos. (ICP)

Les agitos sont désormais systématiquement associés au logo de chaque édition, au même titre que les anneaux olympiques. Et comme les anneaux, ils sont mis à l’honneur dans des sites emblématiques : après le Tower Bridge à Londres en 2012, la plage de Copacabana à Rio en 2016 et la baie de Tokyo en 2021, c’est, depuis le 28 juin dernier, au tour de l’Arc de Triomphe de les arborer. 

Au-delà du symbole, les Jeux olympiques et paralympiques restent deux marques différentes, et sont encadrés par deux organismes différents : le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP). C’est loin d’être anodin. En effet, certains athlètes paralympiques se sont vus sanctionnés ces dernières années pour l’avoir ignoré. Comment ? En arborant des tatouages d’anneaux olympiques, et non d’agitos. Autrement dit, en faisant la publicité de la concurrence. Mais, selon un mail du CIP révélé par le New York Times, les para-athlètes ne risquent plus le bannissement s’ils oublient de masquer leur tatouage d’anneaux lors des  Jeux paralympiques de Paris.