Chaque été, les noyades restent l’une des premières causes de mortalité accidentelle en France. Elles ne concernent pas seulement les enfants : elles touchent toutes les tranches d’âge, dans tous les milieux — mer, piscine, rivière, lac… Pourtant, la plupart de ces drames peuvent être évités. À travers la journée mondiale de prévention de la noyade, le Ministère des Sports met l’accent sur un mot-clé trop souvent oublié : la prévention.

La première étape de cette prévention, c’est l’aisance aquatique. Il ne s’agit pas encore de savoir nager, mais simplement d’être à l’aise dans l’eau, sans ceinture, sans matériel. L’objectif est clair : permettre aux enfants, dès l’âge de 4 ans, de flotter, de se déplacer, de se redresser seuls s’ils chutent. Cette compétence est fondamentale. Elle prépare au véritable “savoir-nager” et limite considérablement les risques de panique, qui sont souvent à l’origine des noyades.

À partir de cette base, l’apprentissage du savoir-nager sécuritaire devient un enjeu éducatif majeur. C’est pour cela que l’Éducation nationale, avec le programme “J’apprends à nager”, vise à garantir à tous les enfants — notamment ceux issus de zones rurales ou prioritaires — l’acquisition de gestes qui sauvent. Savoir s’immerger, se déplacer, respirer et sortir de l’eau seul, c’est bien plus qu’un apprentissage scolaire : c’est un outil de survie. Les stages gratuits proposés partout en France permettent d’apprendre dans un cadre rassurant, en petit groupe, avec des maîtres-nageurs diplômés.

Au-delà de l’apprentissage individuel, la stratégie nationale repose aussi sur quatre piliers forts : diffuser une culture partagée de la prévention, améliorer l’accès aux lieux d’apprentissage, renforcer la formation des professionnels et encourager la mobilisation de tous les acteurs du territoire. Clubs, collectivités, associations, enseignants et familles sont invités à jouer un rôle actif. Les affiches de sensibilisation, les campagnes nationales et les outils mis à disposition aident à faire passer le message : la sécurité dans l’eau, c’est l’affaire de tous.

Mais la prévention ne s’arrête pas à l’apprentissage. Elle repose aussi sur le respect de règles de sécurité essentielles : ne jamais se baigner seul, éviter l’eau froide après un repas, rester vigilant face aux courants, et toujours désigner un adulte responsable de la surveillance, même dans les piscines privées. Chaque année, les services de secours rappellent que la majorité des noyades se produisent en l’absence de surveillance immédiate.

Se baigner est un plaisir estival, un moment de détente et de jeu. Mais cela ne doit jamais faire oublier les risques réels. Apprendre à nager, c’est se protéger. Accompagner un enfant vers l’aisance aquatique, c’est lui offrir une sécurité à vie. Et rester attentif, même quand tout semble tranquille, c’est faire preuve de responsabilité.

Cette journée mondiale n’est pas qu’un rappel : c’est un appel à l’action collective. En diffusant les bons réflexes, en facilitant l’accès à l’apprentissage, et en adoptant des comportements sûrs, nous pouvons tous contribuer à faire reculer les noyades.