Figure des dojos du Loiret, l’Orléanais a été célébré vendredi 26 janvier, à l’occasion de la cérémonie des vœux du comité du Loiret de judo, à Saint-Jean-de-la-Ruelle, son club depuis qu’il a quitté l’USO.
Retrouvez ci-dessous son interview dans la Rep’ :
Patrick Méry est un homme en or pour la Fédération française de judo, qui a lui décerné sa grande médaille. Le cadre technique départemental, qui sillonne le Loiret depuis 1985, pour détecter, former et entraîner, a été mis à l’honneur vendredi soir. L’occasion de revenir sur son parcours, ses souvenirs (du moins quelques-uns) et ceux avec qui il les a construits.
LES DÉBUTS
« Mes parents tenaient une petite mercerie rue Porte-Saint-Jean. À 100 mètres du dojo du Central Judo Club, rue des Bons-États. Ma mère nous avait emmenés, mon frère (qui avait 5 ans) et moi. Jean-Paul Le Sanquer lui avait dit : « Je prends les deux ou aucun ». Le judo m’a tout de suite plu. Sans doute parce que j’ai eu des super bases. Mais aussi parce que j’ai tout de suite gagné ! Ça motive ! »
LES RÉFÉRENCES
« Jean-Paul Le Sanquer, qui m’a formé jusqu’à ma ceinture marron. Puis Frédo (Sanchis), qui me suit depuis mes 13, 14 ans ; c’est lui qui m’a donné envie d’être prof et qui m’a poussé à passer mes cinquième et sixième dans. Et la famille Delvingt, incontournable dans le monde du judo et dans ma vie. Marc était mon super copain (il venait jouer à la maison en attendant les cours) ; Yves et Guy, mes modèles de compétiteurs ; André, mon mentor dans mon travail de cadre technique. »
LA COUPE D’EUROPE
« Mes souvenirs de vieux combattant : la coupe d’Europe , le palais des sports plein à craquer… J’étais plus fort en équipe qu’en individuel. Mais j’étais aussi celui, avec Marc, dont le niveau était le plus petit. Mais à côté de Marc Alexandre, de Fabien Canu, de Laurent Del Colombo, qui ont disputé les “monde” et les Jeux, tu as envie d’être fort ! J’ai d’ailleurs battu des mecs très forts. Mais le jour où j’ai rappelé à la presse que j’étais invaincu à Orléans, j’ai perdu ! »
SA CARRIÈRE
« Je n’ai pas été un grand grand champion comme j’aurais aimé l’être. Aux France, j’ai souvent fini septième. Il y avait des grands noms devant, Thierry Rey notamment ; eux étaient à l’INSEP. Moi, je m’entraînais moins fort. Mais, objectivement, j’étais en dessous d’eux. Mais on ne sait jamais : la seule fois où, champion de France juniors, j’ai été sélectionné pour le Tournoi de Paris, il n’a pas eu lieu… »
SON MÉTIER
« Je m’éclate toujours : je n’ai pas perdu le plaisir de donner des cours même si, à 61 ans et avec deux prothèses de genou, je fais moi-même moins de judo. Et le plaisir est toujours le même quand mes gamins gagnent en compétition. Surtout en équipe. J’aime bien fédérer. »
LE DERNIER DÉFI
« Le passage du sixième dan. Arrivé à un certain âge, et même si on a confiance en soi et si on estime avoir une certaine valeur, ce n’est pas facile de passer devant les autres. De se mettre à nu devant ses pairs. C’est un examen, pour lequel il n’y a que 40 ou 45 % de réussite. Si cette médaille fédérale est une belle récompense pour ce que j’ai donné au judo, et un honneur aussi, elle me marque toutefois moins fortement que le sixième dan. »