En France, des inégalités croissantes entre élèves

Une récente étude s’appuyant sur des données de plus de 53 000 enfants et adolescents français âgés de 6 à 16 ans a évalué l’évolution de la force musculaire entre 1999 et 2023 grâce aux deux tests précédemment décrits.

Les résultats montrent une légère baisse des performances au saut (environ – 2 cm par décennie), mais une amélioration de la force de préhension (+0,6 kg par décennie). Ces tendances sont similaires à celles observées dans d’autres pays.

Cependant, cette étude a également constaté une augmentation des écarts de performances entre les meilleurs et les moins bons élèves, reflétant des inégalités croissantes. Ces disparités pourraient potentiellement être liées à l’accès aux associations sportives et aux infrastructures différents en fonction du niveau socio-économique des enfants et de leur famille, traduisant ainsi une inéquité d’accès.

La force musculaire constituant un indicateur essentiel en matière de surveillance de l’état de santé de la population, les tendances observées dans cette récente étude fournissent des données très importantes sur l’état général de santé de nos jeunes Français.

Elles permettent également de juger indirectement l’effet des recommandations de santé publique ainsi que des programmes et initiatives en matière de promotion de l’activité physique. La baisse de l’activité physique, l’augmentation du temps passé devant les écrans, et la diminution des inscriptions aux clubs sportifs peuvent très certainement contribuer aux résultats trouvés dans cette étude.

Quelles solutions pour inverser ces tendances ?

Pour améliorer et inverser ces tendances, il nous paraît essentiel d’agir sur plusieurs axes :

  • Renforcer les programmes scolaires : La mise en place du programme des 30 minutes d’activité physique quotidienne (APQ) dans les écoles primaires, en lien avec l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, est une première initiative pouvant impacter sur la force musculaire. Il reste toutefois à définir comment et quand généraliser un tel programme de prévention et envisager son évaluation.
  • Augmenter l’offre sportive au sein des collectivités locales : les études antérieures montrent que l’inscription d’un enfant dans un club sportif peut avoir un effet bénéfique sur l’amélioration de la force musculaire.
  • Réduire les inégalités d’accès : les municipalités pourraient développer des infrastructures sportives accessibles à tous et encourager des politiques favorisant la participation des enfants issus de milieux socio-économiques plus faibles.
  • Encourager l’activité physique et réduire la sédentarité : Ces deux comportements de vie auront un impact direct sur la force musculaire des enfants en France.
  • Promouvoir des environnements favorables : Des aménagements urbains sécurisés (pistes cyclables, parcs et espaces verts, gymnases accessibles) ainsi que le développement des transports publics ont un effet démontré pour augmenter l’activité physique habituelle et impacteront la condition physique générale de l’enfant.

Mobiliser éducateurs, enseignants, parents, décideurs politiques et professionnels de santé

La promotion de la condition physique nécessite une mobilisation générale de la part des éducateurs, des enseignants, autant que des parents et des familles, mais aussi des décideurs politiques et des professionnels de la santé.

Même si les tendances actuelles ne démontrent pas d’évolution négative majeure en termes de changement avec le temps de la force musculaire de nos jeunes, ces données françaises récentes soulignent l’importance de mettre en place des stratégies de prévention centrées sur la promotion de l’activité physique et la réduction de la sédentarité afin de préserver la santé des futures générations.

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Source : theconversation.com