Le Pass Sport, une aide financière pour s’inscrire dans un club de sport, est désormais réservé aux seuls ados.

Qu’elle paraît loin cette « grande cause nationale » promise par Emmanuel Macron en amont des Jeux olympiques de Paris. Depuis la fin de ces merveilleux Jeux à domicile, la place du sport en France ne cesse de diminuer. Dernier exemple en date : l’exclusion des enfants de 6 à 14 ans du « pass Sport », réservé désormais aux seuls adolescents, qui avait été institué en 2021 pour dynamiser la pratique sportive et aider les familles modestes à payer l’inscription des enfants en clubs.

L’annonce cette semaine du fait que l’aide serait réservée aux enfants âgés de 14 à 17 ans, bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire, a déclenché de vives réactions dans le monde du sport mais aussi politique. Même si l’aide passe de 50 à 70 euros. Ce dispositif, doté de 100 millions d’euros de budget annuel à ses débuts passe pour 2025 de 75 à 40 millions, selon le ministère des Sports interrogé par l’AFP. Il était budgété à 85 millions d’euros en septembre.

« Une aide précieuse »

Sport populaire par excellence, le foot s’est insurgé. Plus d’un tiers de ses licenciés de moins de 14 ans avait bénéficié de la mesure l’année dernière, soit 375.000 enfants sur 977.000, a ainsi expliqué la Fédération française de foot (FFF). Elle souhaite que « des solutions soient trouvées permettant de maintenir cette aide précieuse pour de nombreuses familles », brandissant « la fonction éducative et sociale du sport qui doit pouvoir accueillir, sans discrimination, notamment financière le plus grand nombre d’enfants ».

« Le relèvement de l’âge d’éligibilité, alors que le décrochage sportif se manifeste dès la classe de cinquième, revient à manquer la cible », a protesté le président PS du département des Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. A peine arrivée à la tête du CNOSF, Amélie Oudéa-Castéra a aussi dénoncé le rabotage. « Mettre à bas le Pass Sport est une décision néfaste, qui va priver des milliers d’enfants d’un accès à la pratique sportive, connue pour améliorer le bien-être physique et mental, mais aussi les performances cognitives et scolaires », a-t-elle écrit dans un message sur LinkedIn, estimant que le sport a déjà fait « trop d’efforts ».

Depuis septembre 2024, le budget des Sports ne cesse d’être rogné. Petit budget, traditionnelle variable d’ajustement, il a été entamé à peine les JO finis et malgré les promesses d’encourager les pratiques sportives, il se voit encore diminué. Le gouvernement vient d’annoncer cinq milliards d’euros d’économies pour les dépenses publiques « dès cet été ». « Un très mauvais signal », a aussi dénoncé vendredi l’association des élus du sport (Andes), qui déplore aussi au passage le gel de crédits dédiés aux équipements sportifs.

Source : www.20minutes.fr