La flamme olympique est arrivée en France à bord du Belem ce mercredi 8 mai. Revivez ici avec un condensé vidéo les festivités qui ont eu lieu à Marseille pour cet événement historique.
Mission accomplie, le « Belem » a ramené la flamme olympique à bon port et vécu mercredi l’une des journées les plus éblouissantes de sa longue histoire.
Sur la carte de navigation qui illustre leur périple d’Athènes à Marseille, les jeunes éclaireurs du Belem, chargés d’escorter la flamme olympique sur la Méditerranée, ont choisi comme slogan : « Plus qu’une aventure, une dinguerie olympique ». Des mots qui leur correspondent bien, mais qui s’appliquent aussi parfaitement à la seule journée de mercredi.
Pendant douze jours de traversée, l’équipage d’une soixantaine de personnes a connu de puissantes émotions, des gros coups de vent et des eaux calmes, mais il n’était pas tout à fait prêt au feu d’artifice final. C’est qu’on s’habitue vite à la solitude du grand large. Alors, quand du néant sont sortis des voiliers, et que ceux-là sont devenus des centaines, rejoints par tout ce que l’homme a trouvé ingénieux de faire flotter, il fallut un moment pour réaliser.
Marseille a offert un spectacle ébouriffant qui a éclaboussé les esprits embrumés par le long et inoubliable voyage. Et pendant la poignée d’heures qu’aura duré la grande escorte hétéroclite des 1 024 embarcations (grands gréements, vedettes, avirons, kayaks…), le tableau d’une mer squattée par la joie et la fête a imprimé la rétine. Et restera un moment marquant du grand relais de la flamme jusqu’à Paris cet été.
Postés sur le spardeck, Houari et Yassine contemplent leur ville. Les deux jeunes éclaireurs, sélectionnés comme leurs quatorze camarades par la Caisse d’Épargne, mécène historique du Belem, lancent un énorme « Aux armes ! » auquel répondent les embarcations alentour, à quelques encablures du Vélodrome, qui ronronne un peu plus loin.
Chassé-croisé sur le pont
Des dizaines de personnes montent sur le Belem tout au long de la journée, notamment cameramen et assistants-réalisateurs sur les nerfs, pour la retransmission de la cérémonie d’accueil de la flamme dans le Vieux-Port. Déjà, le navire ne nous appartient plus. Mais les manœuvres ne s’arrêtent pas pour autant et les matelots Émile, Fanny et Paul continuent de donner leurs consignes aux éclaireurs.
À peine ont-ils eu le temps d’entamer leur burger dans la batterie, que les jeunes apprentis marins doivent remonter sur le pont afin de saluer Tony Estanguet, président du Cojop venu à leur rencontre en zodiac. On ne les dénoncera pas, mais les plus malins avaient emporté leur pitance avec eux afin qu’elle ne refroidisse pas. Obligation olympique ou non, on ne rigole pas avec la nourriture, surtout quand elle est préparée par des chefs comme Victor et Jean, cuistots des flots.
Alors que les zodiacs de la gendarmerie maritime agrandissent le périmètre de sécurité autour du Belem, Steven, jeune éclaireur fan de foot, se rapproche de nous : « Tu saurais pas si Zidane va venir récupérer la flamme ? » Mais en attendant de savoir, c’est Florent Manaudou qui se pointe à bord, sur les coups de 17 heures, alors que le Belem vient mouiller aux abords de l’archipel du Frioul, avant le début des réjouissances.
JuL pour terminer en apothéose
À son entrée dans le Vieux-Port, le Belem semble être le centre de tout. Partout où l’on pose les yeux, des naufragés de la terre qui nous font des grands signes de bras. Au loin, les nuages sombres, menacent, quelques gouttes tombent sur le pont, mais le soleil les transperce rapidement. La patrouille de France peint le ciel aux couleurs des anneaux olympiques avant de retrouver son bleu, blanc, rouge de rigueur.
Un peu plus bas, dans leur tenue immaculée, les éclaireurs ont dit adieu à cette flamme qu’ils avaient tant chérie, avant de voir Florent Manaudou descendre du bateau et transmettre le flambeau à l’athlète paralympique Nantenin Keïta. Puis ce fut la folie (et un drame intime pour Steven et quelques autres) : troisième porteur, le rappeur JuL apparut sous sa cagoule pour enflammer la ville, la sienne ; et le chaudron par la même occasion.
« Y a JuL ! Y a JuL ! », pète un câble Yassine, la voix bousillée. Les signes se multiplient sur le pont tandis que la flamme s’éloigne définitivement du Belem. Elle ne lui appartient plus désormais. Mais dans les tréfonds du navire, sur les eaux froides de la mer d’Irlande ou le long des côtes portugaises, son étincelle continuera d’alimenter le feu de l’aventure.
Source : www.lequipe.fr