Alors que l’on fête les 1 an, de la fin des Jeux olympiques et paralympiques de Paris2024, on a pu ressentir l’effervescence mondiale pour cette grande fête du sport, avec des délégations qui ont brillé par leurs performances et médailles.
Cependant, il est impossible de ne pas remarquer que les personnes sourdes et la langue des signes étaient presque invisibles lors de ces deux événements majeurs. Mais il faut savoir que les sourds ont également une relation forte avec le sport, même si leur histoire diffère de celle des Jeux olympiques et paralympiques. Au début du 20e siècle, les clubs et associations sportives ont offert aux sourds des espaces de socialisation où ils pouvaient échanger dans leur langue et partager ainsi la culture sourde.
**Le sport, une valeur refuge pour les Sourds**
Pour comprendre l’importance du sport dans la vie des sourds, il faut remonter à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Après le congrès de Milan de 1880, il a été décidé de privilégier la méthode orale dans l’éducation des sourds. Malgré cela, ils ont continué à utiliser la langue des signes en dehors des cours. Mais cette décision a terni l’image de leur langue, et l’oralité a pris le pas dans l’éducation des enfants sourds.
Dans le même temps, le début du 20e siècle a vu une montée en puissance de la valorisation de la pratique sportive chez les autorités publiques. La bicyclette est devenue un véritable phénomène auprès de la population française, et la promotion d’un mode de vie sain a commencé à toucher la communauté sourde. Les médecins recommandaient aux sourds de faire du sport régulièrement pour maintenir leur santé pulmonaire, car ils ne parlaient pas comme les entendants. C’est alors qu’ont vu le jour les premiers rassemblements sportifs pour les sourds, notamment dans le domaine du cyclisme, suivis par la création des premières associations sportives.
Ces espaces de pratique sportive sont devenus pour les sourds des lieux de rencontre et de convivialité. Ils représentaient des moments de répit dans leur quotidien souvent difficile, marqué par l’oralisation. Dans ces environnements, ils pouvaient communiquer librement en langue des signes. En parallèle des Jeux olympiques de 1924 à Paris, des « jeux silencieux » ont été organisés, rassemblant 148 sportifs sourds provenant de neuf pays. Cette initiative, portée par des pionniers tels qu’Eugène Rubens-Alcais et Antoine Dresse, perdure aujourd’hui sous le nom de « Deaflympics », reflétant l’importance de ces compétitions dans le paysage sportif mondial pour les sourds et dans le patrimoine culturel sourd.
Tokyo 2025 – Les prochains Deaflympiques : Une célébration de l’inclusion et du dépassement de soi
Les Deaflympiques, un événement sportif d’une importance cruciale, se préparent à accueillir des athlètes du monde entier qui ne laissent pas leur handicap auditif définir leurs capacités. Prévu du samedi 15 novembre 2025 – mercredi 26 novembre 2025, cet événement prend une ampleur particulière, non seulement pour les compétiteurs mais aussi pour la promotion de l’inclusion et de la sensibilisation au sein de la société.

Les Deaflympiques, fondés en 1924, sont les plus anciens jeux multidisciplinaires au monde pour les athlètes sourds et malentendants. L’édition de 2025 sera organisée dans un cadre exceptionnel, rassemblant les meilleures performances sportives tout en mettant en lumière le pouvoir de la diversité. Avec plus de 80 pays participants et des milliers d’athlètes, cet événement promet d’être un spectacle inspirant. Les disciplines vont du basketball au football, en passant par l’athlétisme et la natation, illustrant le talent incroyable et la détermination des participants.
Ce qui rend ces jeux si uniques, c’est leur capacité à transcender les limites physiques. Les athlètes sourds et malentendants font preuve d’un esprit de compétition et d’une résilience remarquables, défiant les stéréotypes souvent associés à leur condition. Chaque performance sur le terrain ou dans l’eau est une démonstration éclatante de courage, de passion et de débrouillardise. Les Deaflympiques ne sont pas seulement une plateforme pour décrocher des médailles ; ils représentent également une occasion de briser les barrières culturelles et de promouvoir l’inclusion.
Le choix du pays hôte est toujours un sujet de grande anticipation. Les organisateurs travaillent sans relâche pour s’assurer que tous les aspects de l’événement soient accessibles à tous, en intégrant la langue des signes dans chaque facette des jeux, qu’il s’agisse des cérémonies d’ouverture, des annonces ou des services d’assistance. Cela montre une volonté claire de rendre cet événement accessible non seulement aux athlètes mais aussi aux spectateurs.
L’engouement autour des Deaflympiques a également le potentiel de créer un impact positif sur les communautés locales. En encourageant le soutien à la communauté sourde à travers le monde, ces jeux peuvent stimuler des initiatives qui visent à améliorer l’accès à l’éducation, à l’emploi et aux loisirs pour les personnes malentendantes. Les valeurs d’empathie et de solidarité portées par les Deaflympiques incitent chacun à s’interroger sur ses propres préjugés et à adopter une attitude plus bienveillante.
Les Deaflympiques sont un exemple puissant de ce que signifie l’inclusion. Ils mettent en exergue que le sport n’est pas uniquement une affaire de compétition, mais aussi un moyen de rassembler des gens de différents horizons, renforçant les liens entre les individus. Cela pose la question suivante : comment pouvons-nous, en tant que société, pérenniser cet élan d’inclusion au-delà des jeux ?
Ainsi, alors que nous nous préparons à suivre les Deaflympiques de 2025, il est essentiel de reconnaître l’importance de cet événement non seulement comme une compétition sportive, mais aussi comme une célébration de la diversité humaine. Engageons-nous à soutenir nos athlètes, à applaudir leurs progrès et à privilégier un monde où chacun a sa place, qu’il soit athlète ou spectateur. Ensemble, célébrons le courage, l’énergie et la passion au cœur des Deaflympiques !
DANS LE LOIRET… FOCUS SUR LE CLUB INTER OMNISPORTS DES SOURDS D’ORLÉANS

L’association a été fondée le 18 octobre 1969. Le club fêtera ses 55 ans en novembre. Après avoir été affilié à la Fédération Sportive des Sourds de France, dissoute en 2008, le club a ensuite rejoint la Fédération Française Handisport. Le club bénéficie d’une bonne réputation sportive avec beaucoup de titres régionaux, nationaux dans plusieurs disciplines et des sportifs sélectionnés en équipe de France des sourds.
Les principaux objectifs et projets de l’association sont le développement de la pratique chez les jeunes et adultes pour tous sports souhaités avec notamment l’organisation de stages découverte en direction des jeunes sourds. Le club travaille également sur le sujet de l’intégration, qu’elle soit sportive, associative ou sociale, auprès des sourds et malentendants qui rencontrent des difficultés pour pratiquer dans les associations traditionnelles en raison de la barrière de la langue (langue orale et langue des signes).
Actuellement l’association propose la pratique de la pétanque et celle de la randonnée pédestre et compte 35 licenciés.
A partir de Gauche : Jean-Michel Derozier, Philippe Thomas, Patrick Fourastié, Claudine Fortier, Isabelle Meunier, Bruno Maugueret ,Jérôme Roger, Emmanuel Boizard, Valérie Duchon
Composition du Conseil d’administration 2025/2026 :
– Président d’Honneur : M.Jean-Claude PERCEVAULT
– Président: M. Jean-Michel DEROZIER
– Vice-président: Philippe THOMAS
– Secrétaire général : M. Patrick FOURASTIE
– Trésorière générale: Mme Claudine FORTIER
– Trésorière adjointe : Mme Isabelle MEUNIER
– 1er Conseiller : M. Bruno MAUGUERET
– 2ème Conseiller : Jérôme ROGER
– 3ème Conseiller : Emmanuel BOIZARD
– 4ème Conseillère : Valérie DUCHON