Chaque année, la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer est l’occasion de rappeler qu’un million de personnes sont directement touchées par cette maladie en France — sans compter les proches, aidants, et familles concernées. Si la recherche médicale continue de progresser, un fait est aujourd’hui unanimement reconnu : l’activité physique est l’un des leviers les plus puissants pour prévenir et ralentir l’évolution de la maladie.

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui altère la mémoire, le langage, les repères dans l’espace et dans le temps. Mais ce que l’on sait moins, c’est que les premières lésions cérébrales peuvent apparaître 10 à 20 ans avant l’apparition des symptômes. Cela signifie qu’il est possible — et nécessaire — d’agir tôt. Et c’est là que le sport entre en jeu.

Selon de nombreuses études scientifiques, les personnes physiquement actives réduisent de 30 à 35 % leur risque de développer la maladie. Pourquoi ? Parce que l’activité physique régulière améliore la circulation sanguine cérébrale, stimule la création de nouveaux neurones (neurogenèse), et active des processus de « nettoyage » cellulaires qui limitent les dépôts toxiques dans le cerveau. En parallèle, elle diminue le stress oxydatif, l’inflammation chronique et les facteurs de risque cardiovasculaires, eux-mêmes liés à un risque accru de déclin cognitif.

Mais au-delà de la prévention, le sport joue aussi un rôle d’accompagnement essentiel pour les personnes déjà atteintes. À travers des activités simples, régulières et adaptées — marche, natation douce, yoga, tai-chi, jeux moteurs, danse… — les patients peuvent maintenir leur autonomie plus longtemps, préserver leurs repères corporels, renforcer leur motricité, et surtout… retrouver du plaisir et du lien social.

Depuis 2016, l’Activité Physique Adaptée (APA) peut être prescrite par un médecin dans le cadre des Affections de Longue Durée (ALD), dont fait partie Alzheimer. Les séances sont encadrées par des professionnels formés, parfois en collaboration avec des structures comme les Maisons Sport-Santé. Cette approche médico-sportive permet un accompagnement sécurisé, progressif, et profondément humain.

En cette journée mondiale d’Alzheimer, il est essentiel de faire passer ce message : le mouvement est un soin, une prévention, un outil de dignité. Il ne guérit pas, mais il aide. Il ne remplace pas les traitements, mais il les complète. Et surtout, il offre à chacun — malade, aidant, proche, soignant — une manière d’agir, ici et maintenant.