L’arthrose est souvent perçue comme une fatalité silencieuse, une conséquence inévitable de l’âge ou de l’usure. Pourtant, derrière ce diagnostic courant se cache une réalité bien plus nuancée, et surtout : une marge d’action souvent sous-estimée. Car aujourd’hui, la science le confirme, le mouvement fait partie intégrante du traitement.

L’arthrose n’est pas une simple “usure” des articulations. C’est une maladie chronique qui touche le cartilage et tout l’environnement articulaire : os, tendons, ligaments, liquide synovial… Elle s’installe progressivement, avec son lot de douleurs, de raideur et parfois de perte d’autonomie. Elle n’épargne ni les seniors, ni les anciens sportifs, ni même certaines personnes jeunes après un traumatisme ou en cas de déséquilibres biomécaniques.

Le réflexe le plus courant face à la douleur est souvent le repos. Et c’est bien là que se joue le premier piège. Car en arrêtant de bouger, on affaiblit les muscles qui protègent l’articulation, on perd en souplesse, on nourrit la raideur. Ce que l’arthrose impose, c’est une nouvelle façon de bouger. Pas l’immobilité.

Dans ce contexte, le rôle des professionnels médico-sportifs devient fondamental. Le kinésithérapeute, l’enseignant en activité physique adaptée, le médecin du sport… tous peuvent aider à construire un programme de mouvement doux, progressif, mais durable. Que ce soit à travers la marche, le renforcement musculaire léger, la natation, le yoga doux ou encore le vélo, chaque geste compte dès lors qu’il est adapté et régulier.

Mais plus encore que l’effet physique, c’est l’effet mental qu’il faut souligner. Reprendre le contrôle sur son corps, retrouver du plaisir dans le mouvement, ne plus vivre au rythme de la douleur… cela change profondément la perception de la maladie. Bouger redonne de la liberté. Et dans le cas de l’arthrose, cette liberté s’appelle aussi prévention : on peut ralentir son évolution, et limiter ses impacts.

En cette Journée mondiale de l’arthrose, l’enjeu est de sortir du silence. De rappeler que cette pathologie concerne des millions de personnes. Mais qu’elle ne signe pas la fin de l’activité. Bien au contraire. Elle invite à faire autrement. Plus doucement, mais sûrement.