La psychomotricité, souvent méconnue du grand public, est une discipline paramédicale à part entière, créée en 2016 à l’initiative du Forum Européen de la Psychomotricité, célébrée chaque 19 septembre dans plusieurs pays européens. Elle vise à accompagner les personnes — enfants, adolescents, adultes, personnes en situation de handicap — dans le repérage, l’évaluation et la rééducation des troubles du développement psychomoteur Mon Parcours Handicap.

La psychomotricité repose sur une approche globale du corps : elle agit à la croisée des fonctions motrices, exécutives, sensorielles et émotionnelles. Elle s’intéresse à la coordination, au schéma corporel, à l’équilibre, à la latéralisation ou encore à l’attention. Après une évaluation, le psychomotricien construit un projet personnalisé qui permet à chaque personne d’agir mieux dans son environnement corporel et relationnel.

Or ces acquis psychomoteurs ne sont ni accessoires, ni réservés à une pratique médicale. Ils constituent la base de toute activité sportive : qu’il s’agisse d’apprendre à marcher, à courir, à coordonner ses gestes ou à anticiper ses actions, ils influencent la qualité du mouvement. En sport, un geste fluide, une trajectoire maîtrisée ou une décision rapide sont le reflet de compétences psychomotrices bien établies. À l’inverse, un déficit dans ces domaines peut entraîner des maladresses, des douleurs ou un risque de blessure.

La psychomotricité joue également un rôle déterminant dans l’inclusion. Pour les enfants avec troubles de neurodéveloppement (troubles DYS, TDAH, déficiences intellectuelles), les seniors ou les personnes en situation de handicap, elle contribue à recréer un lien positif au corps, à renforcer la confiance en soi, et à favoriser l’accès à une pratique physique adaptée. Le sport inclusif, le sport adapté ou l’activité physique adaptée (APA) s’appuient souvent sur ces bases psychomotrices pour structurer une pratique respectueuse des capacités de chacun.

Dans le contexte sportif encadré — scolaire, associatif, formation d’athlètes —, il est essentiel de respecter la progression psychomotrice avant de viser la performance pure. Travailler le geste juste, la posture, l’équilibre ou la coordination dès le plus jeune âge permet ensuite d’aborder plus sereinement les apprentissages techniques ou les efforts intenses.

En cette journée européenne de la psychomotricité, il est donc utile de rappeler que bouger, c’est aussi apprendre à bouger. La psychomotricité n’est pas un hors-champ ; elle est le socle invisible, souvent méconnu, mais indispensable à toute pratique physique, sport ou santé. Valorisons-la, parlons-en, formons nos acteurs éducatifs et sportifs à ses principes — pour que chacun puisse réussir son chemin… en mouvement.