UN SIÈCLE D’OLYMPISME – LA PREMIÈRE FRANÇAISE CHAMPIONNE OLYMPIQUE

par | 7 Nov, 1900 | Un siècle d'olympisme

Marguerite Broquedis lors des Jeux de Stockholm en 1912, où elle obtient la première médaille d’or olympique française. (Rue des Archives/Photo Mary Evans.Rue des Archives)

Marguerite Marie Broquedis, née le 17 avril 1893 à Pau et morte le 23 avril 1983 à Orléans, est une joueuse de tennis française du début du XXe siècle. Elle a défié la chronique en son temps. Première française championne olympique toutes disciplines confondues, sa popularité fut importante avant la Grande Guerre. Mais qui la connaît ? Du tennis féminin de cette époque, on n’a retenu que Suzanne Lenglen. A laquelle Broquedis infligea sa seule défaite en finale d’un tournoi, à Paris en 1914.

Après l’avoir vue jouer, Pierre de Coubertin soutient la participation de Marguerite Broquedis aux Jeux Olympique. Seule femme membre de la délégation olympique française en 1912, elle décroche aux Jeux olympiques de Stockholm une médaille d’or en simple dames et une médaille de bronze en double mixte, associée à Albert Canet. Un grand moment pour le tennis, pour le sport féminin, mais aussi pour la cause des femmes car, déjà à l’époque, Marguerite Broquedis revendique son engagement et se libère des carcans. Elle va jusqu’à se couper les cheveux, raccourcir sa robe et se présenter à la remise de médaille en jupe-culotte.

Par comparaison, les 111 hommes de la délégation ne ramènent que quatorze médailles dont six en or, conduisant le journal Excelsior à célébrer celle qui « vient de donner un bel exemple de sportivité nationale à ses collègues du sexe fort ».

En 1913 et 1914, elle remporte le championnat de France (devenu les Internationaux de France en 1925), alors ouvert aux seuls Français, respectivement face à Jeanne Matthey et Suzanne Lenglen. Avec cette dernière, elle figure alors en couverture du magazine Femina. Elle est réputée pour la fulgurance de son coup droit.

La Grande Guerre éprouve durement Marguerite Broquedis. Elle reprend la compétition après-guerre, mais sa renommée passée est alors éclipsée par celle, grandissante, de Suzanne Lenglen. Elle remporte encore quelques titres majeurs. Elle s’impose notamment aux Internationaux de France de Roland-Garros avec Jean Borotra en double mixte en 1927 contre Lilí Álvarez et Bill Tilden. C’est son dernier match important. Elle met un terme à sa carrière en 1930, s’occupant désormais de sa famille. Après être passée par le Loir-et-Cher, elle s’installera dans le Loiret et vivra plusieurs décennies à Orléans où elle décédera en 1983 dans l’anonymat.